À travers une fresque de personnages aux mille pouvoirs – de madame Fisette, qui a le don de repartir les vieux frigidaires, à Bonhomme Cantin, qui a installé les «œils» de porte à l’envers pour trouver de quoi nourrir sa jalousie légendaire –, Arleen Thibault pose la question du désir conjugué au «nous». On invente toujours un peu ses voisins. Si vous faites parler votre entourage, vous vous rendrez compte qu’il existe toujours une part inventée dans la vie d’un bloc-appartements.
Il y en a qui voient des fantômes, d’autres qui voient l’avenir. Pour Arleen Thibault, ce sont des contes. C’était une manie de «monter en personnages» les gens qui l’entourent. Le lot de frustrations qui vient avec le débordement de la vie des autres locataires se transforme souvent en rires quand on en parle le soir autour de la table, entre une bouteille de Pepsi et un plat réchauffé au micro-ondes. Sans appeler ça «raconter», on donne des explications magiques à beaucoup de choses, pour le plaisir au début, jusqu’à ce qu’on se laisse prendre à y croire un peu plus qu’on aurait dû.
C’est pour le plaisir d’explorer ce «folklore» du voisin de palier, pour donner la chance aux petits morceaux de rumeurs qui traînent et pour le plaisir de prendre toute leur démesure qu’elle a eu envie d’imaginer cet univers de conte urbain merveilleux.
“Cette histoire parfaitement charmante met en équilibre le quotidien et le fantastique, avec une petite dose de philosophie de la vie. […] L’ensemble est tissé par une prose en joual qu’on veut lire à haute voix…” — Par Magali Desjardins Potvin, librairie Morency
Extrait audio
https://www.youtube.com/watch?v=UySGymWNdVo